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Il n’a pas de forme particulière,
Il a toutes les formes de la nuit.
Il est la respiration, un souffle,
Il est la voix du vent absent,
Et la pâleur de la lune voilée.
Il est le chant de la colombe
Suspendu au lever du jour.
Il est le monde en apesanteur,
Où le chat aux yeux captifs
Se faufile entre les serments
D’un vignoble aux raisins ivres.
Il est partout et ailleurs…
Dans les bruissements secrets,
Dans l’essence de ce monde
Et dans l’instant qui se languit.
Il est venu, sans prévenir,
Sans éclair dans le ciel,
Sans roulement de tambour,
Sans un quelconque signe.
Il est venu à l’improviste,
Comme un embaumeur
Pour me faire mourir un peu
Au-delà de l'apaisement…
Il savait que je l'attendais,
Il connaissait mes veilles,
Il connaissait mes songes,
Il connaissait mon cœur
Et les questions enfuies
Au fond de mes abîmes.
Peintre de nuit et d’aurore,
Il joue avec les couleurs…
Le bleu, de la quiétude
Où s’immergent nos espoirs,
Le bleu des délivrances,
D’une vague qui touche Terre,
Le rouge de l’ivresse
Du feu de nos frôlements.
Il mélange du rouge au bleu
Pour le mauve de nos amours,
Et le violacé de nos déraisons.
Il prend un regard canaille,
Comme un printemps disparu,
Qui s'élèverait jusqu'aux nues
Après le bruit d’un silence.
Il est là, annonciateur,
Mon rêve éveillé …