Image auteur inconnu - © Texte Imagin'Air
La folie du monde s'est endormie,
En apparence l’écran s’est éteint.
Dans le noir de la cité en accalmie
Le Japon ruiné enterre son chagrin
Et Benghazi attend la fin de l’infamie.
Aux creux palpables de mes mains,
Aux bouts rongés de mes poings,
La souffrance sensible des humains
Comme des flèches venues de loin,
Me meurtrit de ses cris inhumains.
Je suis de ceux appelés survivants,
Irradiés visibles d’ondes invisibles
Portés par les ombres des errants
Qui repoussées de l’imperceptible
Donnent la force à tous les gagnants.
Je suis un rescapé aux cent délires
Qui veut de la paix pour se satisfaire
Après avoir caressé de force le pire,
Tutoyé les affolements de l’enfer,
En fixant l'œil du monstre à occire.
Je suis de ceux qui vous diront
Que l’équilibre offert aux forcenés
Viendra d’un nouvel horizon
Qui portera le reflet de mille étés
Sans crise, sans larme ou poison.
Dans le calme intérieur retrouvé
La haine du monde s’est endormie
Autant que je m’en souvienne
Autant que nous nous souviendrons
Le calme n’a jamais été si fragile.