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Là-bas on peut s’asseoir
Retrouver la lenteur
Le temps où la mémoire
Amène des profondeurs
Un continent aléatoire
Émergé du lac Majeur.
Dans une décalée lenteur
Qui appelle à l'immobilité
La danse des arpenteurs
Sur l’espace sans gravité
Mesure la fin des heures
Dans l'agonie de la clarté.
Alors on s'invite, on s'assoit
Temps étrange et singulier
Comme si au nom de la foi
Il fallait ne plus ratiociner
Prendre la vie avec sa croix
Son souffle, sa mobilité.
On marche, on se libère
Comme l'on va pieds nus
Sur les rochers des Abers.
Il y a dans ce sursis tenu
Cette vigueur prospère
Qui profite au prévenu.
La nitescence du murmure
Accroît le ralentissement
La dilatation de l'âme pure
Et dans la lenteur du vent
Monte la tonalité retenue
Qui pousse au ravissement.
On élargit les bords du rêve
On pénètre dans son corps
On offre à sa chair une trêve
Et l'éternité à tous ses pores
La paix comme une nouvelle Eve
Donne à la raison ses lettres d’or.